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Pollution par les particules fines

 

Le niveau d'alerte aux particules fines  est souvent atteint en Idf. !

Il est difficile de chiffrer précisément l'impact sanitaire des particules fines en termes de morts prématurées. Le chiffre est de 48 000 morts en France, 3ème cause de mortalité après le tabac et l’alcool. Ce chiffre est fondé sur des études approximatives dans  les villes mais le milieu rural n’est pas épargné.

Les Particules fines sont dix fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu, mais elles peuvent entraîner des maladies graves. Si la qualité de l'air s'est globalement améliorée en France depuis dix ans, les particules fines, des composés solides en suspension émis par la combustion, n'en demeurent pas moins préoccupantes pour la santé.

Ce seuil d'alerte est déclenché à partir d'une concentration de 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d'air. De nombreuses autres régions ont quant à elles franchi le niveau d'information, enclenché à partir de 50 µg. La France dépasse chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique, au point d'être poursuivie devant la Cour de justice de l'Union européenne. « On est passés d'une pollution aiguë, avec de fortes concentrations, il y a trente ans, à une pollution plus faible mais chronique, donc tout aussi grave, aujourd'hui », déplore Patrice Halimi, chirurgien-pédiatre et secrétaire général de l'Association santé environnement France.

  • Mais d'où viennent ces particules?

Les particules fines sont présentes naturellement dans l'environnement du fait de l'érosion provoquée par le vent, de tempêtes ou d'éruptions volcaniques. Mais les activités humaines ont considérablement augmenté leur concentration atmosphérique.

Selon le rapport du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), les principaux secteurs responsables sont la transformation d'énergie par l'industrie (31 %) ; la combustion de bois pour chauffer les habitations (30 %) ; l'agriculture avec l'utilisation d'engrais (20 %) ; et les transports, du fait notamment de la combustion de diesel (15 %). Malgré sa dangerosité avérée, le diesel continue de bénéficier d'une fiscalité favorable en France, où il représente 60 % du parc automobile.

A ces particules considérées comme « primaires », s'ajoutent d'autres, « secondaires ». Dans certaines conditions, des gaz comme l'ammoniac, les oxydes d'azote ou les composés organiques volatils (COV) peuvent se transformer en particules fines dans l'atmosphère.

« La situation climatique est également très importante, prévient Julien Vincent, responsable du département énergie et industrie du Citepa. En cas de grand froid, d'absence de vent ou d'anticyclone, l'air ne se renouvelle pas, augmentant ainsi les taux de particules en suspension. » 

  • Quels risques sanitaires entraînent-elles ?

Les particules fines étant en suspension dans l'air, il y a un risque constant de les inhaler. Deux catégories de particules sont particulièrement encadrées par les normes de qualité de l'air : les PM10 (« particulate matter » en anglais), de diamètre inférieur à 10 micromètres (ou 10 µm, soit 10 millièmes de millimètre) et les PM2,5, qui mesurent 2,5 microns et peuvent donc facilement pénétrer dans l'organisme.

« Elles sont nocives pour l'organisme, car elles progressent jusqu'au bout des voies respiratoires, atteignent les alvéoles et entraînent des maladies pulmonaires, explique Patrice Halimi. Elles pénètrent ensuite dans la circulation sanguine et provoquent aussi des problèmes cardiovasculaires en bouchant les petits vaisseaux. » La liste des maux est longue : bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde ou encore problèmes placentaires.

Quelle est l'évolution des concentrations de particules fines ?

Les émissions de particules sont en baisse depuis 1990, date des premières mesures. Grâce à l'arrêt d'industries polluantes comme les mines, à de nouvelles normes dans les transports et à des modes de chauffage plus efficaces (notamment pour les poêles à bois).

Mais dans l'agglomération parisienne, les concentrations de particules sont restées plutôt stables selon les bilans annuels  d'AirParif.

« On ne sait pas encore si la baisse des émissions va se traduire par une diminution des concentrations. D'autant que les polluants atmosphériques sont transfrontaliers : ils arrivent aussi en France du reste de l'Europe par les vents. Les PM2,5 voyagent notamment sur de longues distances », explique Julien Vincent.

  • Comment se protéger contre cette pollution ?

Pour tenter de limiter cette pollution, les préfectures de police émettent des recommandations à chaque déclenchement du seuil d'alerte. En Ile-de-France, la préfecture instaure une baisse de 20 km/h sur toutes les routes où les vitesses maximales sont supérieures ou égales à 80 km/h et appelle à « limiter l'usage des véhicules diesel non équipés de filtres à particules », ainsi que « les transports routiers de transit ». L'Agence régionale de la santé recommande par ailleurs aux personnes sensibles aux polluants atmosphériques, notamment les enfants, personnes âgées ou souffrant d'asthme ou d'insuffisance respiratoire chronique de privilégier des activités calmes.